Méditons sur Nirvair.
Nirvair se traduit par « sans revanche, vengeance ou animosité ».
Il vient après Nirbhau nous montrant ainsi que nous avons besoin d’atteindre un état sans peur,
avant de laisser aller le passé.
Nirvair, sans ennemis, implique que nous sommes clairs avec notre passé. Qu’il n’y a pas d’histoires
inachevées que nous perpétuons. Sans béquilles, pas d’excuses, pas de blâme ou de honte;
pas de culpabilité.
Nirvair est une qualité associée à Dieu ou à la Divinité.
La Divinité signifie la qualité qui provient de Dieu Transcendant ainsi que la qualité libérée à l’intérieur
de notre propre soi; notre Nature Divine endormie.
Ne pas avoir d’ennemi signifie ne pas être contre celui qui est contre vous.
Il ne serait pas juste alors, de dire que Dieu attaque ou se venge de quiconque,
même des athées, ou de ceux qui sous d’autre formes, questionnent ou dénient le Divin.
Et cette qualité Divine en nous ce serait, de ne pas sentir d’animosité envers ceux qui pourraient rejeter
la foi que nous avons choisie, ou la manière dont nous l’exprimons.
Un ennemi c’est quelqu’un qui peut nous menacer. Mais si nous cultivons d’abord Nirbhau,
alors il n’y a plus la peur d’être blessé. C’est la grâce et la respiration de l’état de Nirbhau
qui nous permet d’être libres de préjugés protecteurs, libres d’étiquettes critiques,
et ainsi non seulement de pardonner mais aussi de pré-pardonner; c’est cela Nirvair.
Prêt à fermer les yeux sur les défauts apparents et les fautes des autres, avant même qu’ils ne soient visibles.
Prêt à déchirer, les enregistrements/dossiers/comptes sur les autres, que notre subconscient veut conserver.
Prêt à ne pas-voir, ou voir au-delà. De cette façon l’aigreur ne peut pas s’accumuler et serrer notre coeur
en vieillissant. La revanche/animosité est une tromperie du mental à travers laquelle nous perdons
la véritable intention, et le véritable trésor de la vie. p.1220
Seul celui qui est Nirvair peut véritablement exprimer le sentiment authentique et éternel du pardon,
que toute conscience espère.
Avec toutes les injustices de la vie, il est facile de glisser vers une vengeance justifiée.
Et il n’est pas facile de tracer la frontière entre justice et vengeance.
Beaucoup de mythes et de légendes ainsi que des films populaires, sont basés sur des histoires de vengeance.
Le héros est remboursé, mais est-ce la justice? chercher l’ennemi, c’est regarder sans cesse à travers les yeux de la suspicion.
C’est chercher constamment, quelqu’un à blâmer, quelqu’un à qui faire honte, quelqu’un à punir(en s’incluant soi-même).
C’est nourrir le feu (avidité) du mental, toujours actif et affamé. En restant à la surface de la vie,
le mental n’a pas encore trouvé le puits infiniment profond du nectar immortel. Alors il recherche une compensation
vengeresse sans fin, pour les supposées fautes dont il prétend être la victime.
la douleur des injustices dont nous avons fait l’expérience ou été témoin ou simplement entendu parlé,
tout naturellement, nous pousse à considérer ce qui ressemble à un déséquilibre, une dysharmonie.
Et avec l’état de Nirbhau nous n’avons pas peur de faire face, et de nous battre si nécessaire.
Mais chaque engagement est pris en toute liberté et abandonné librement dès que l’opportunité se présente;
il n’y a pas d’attachement. La Loi du karma -l’action et sa réaction, la cause et l’effet, semer les graines et récolter la moisson,
servent à équilibrer les choses. Cela pourrait s’appeler justice naturelle. On ne doit pas la confondre avec la vengeance.
Ces conséquences qui nous reviennent , résultat de nos actions, mots ou pensées n’ont rien à voir avec un Dieu
en colère ou qui punit.
C’est plutôt une partie intégrante de la vie pratique, et de la loi naturelle, qui participent à notre apprentissage.
C’est seulement quand nous sommes libres de nos propres attachements, évitements, ou tout autre réaction face au plaisir et à la douleur.
Quand ces choses-là sont ressenties comme égales et que nous ne nous précipitons pas vers l’une comme si c’était un ami,
ou fuyons l’autre comme si c’était un ennemie.
C’est alors que nous pouvons entrer dans l’état de Nirvair et voir la relation des séquences et conséquences
-passé, présent et futur.p.1357.
Sans l’animosité nos yeux sont purifiés et clairs. Nous voyons le monde comme Dieu le voit.
Nous chérissons, protégeons, et honorons la création.
Nous voyons Dieu en tout. Nous voyons toute la création comme étant le Corps de Dieu.
Guru Arjun s’adresse à Dieu ainsi:
» Tu n’as pas de haine ou de vengeance; Tes Saints sont immaculés et purs. »p.108
Se libérer de toutes ces histoires non finies est un processus purificateur.
Guru Ramdas décrit les conséquences d’être Nirvair, et les conséquences pour ceux qui ont de l’animosité envers
un tel être:
» le Véritable Guru est celui qui Donne avec Compassion; toujours compassionné.
Le Véritable Guru est Nirvair à l’intérieur;(et par conséquent) aperçoit le Dieu Unique/Brahm partout.
Diriger la haine contre Celui qui est Nivair, n’apportera jamais de satisfaction intérieure.
Le véritable Guru souhaite du bien à tout le monde. Comment pourrait-il arriver quelque chose
de mauvais( au Véritable Guru)?
De notre ressenti à l’encontre du Véritable Guru, dépendront les fruits(récompenses) reçus.
O Nanak, le Créateur qui connait tout/toute les choses dont on ne peut rien dissimuler.//2//p.302
Porter de l’animosité à quelqu’un qui n’a pas d’animosité nous expose au dharma destructeur de soi
(cela serait comme de mettre le feu à sa propre maison)- ceci est la justice naturelle.
Ce point est fortement souligné à plusieurs reprises par le Guru; p 306, 317, 869, 1099,
1145, 1205, 1217, 1415.
La pureté du Guru nous conduit au Guru en tant que miroir, renvoyant uniquement le reflet de la projection de l’autre.
Ainsi, par exemple, la calomnie envers une personne qui cultive Nirvair, se retournera et frappera le calomniateur
en pleine face.
Avoir de l’animosité nous rend aveugle. Et une fois aveugle nous pourrions rater de grandes et significatives opportunités,
qui pourraient même changer notre vie, des moments, des rencontres.
Nous deviendrons aveugles à la présence du Guru dans nos vies. Aveugles à la main et à la lumière du Créateur
derrière tout cela.
Voir le monde comme le Guru le voit, à travers les yeux de Nirvair, nous enmène dans le domaine/la cour du Guru.p 134
le Royaume du Naam où le lumière élimine l’ombre de chaque doute.p 596
Nirvair permet de voir l’invisible.
En Gurbani la qualité de Nirvair est souvent mentionnée en conjonction avec Nirankar-Celui qui n’a pas de Forme.
Nos histoires passées sont des formes dans notre propre mental.
Etre libre du passé c’est avoir une transparence et alors une fenêtre sur le royaume Sans Forme.
Méditez sur le Sans forme, nous libère des liens de la forme.p 292
Une telle transparence signifie d’une part que le Divin (Har) est à portée de la main, et que d’autre part,
étant Sans Forme, il reste invisible.
En conséquence, comtemplation, réflection et méditation, calibrés à la sagesse du Guru, sont les moyens qui
provoquent une perception directe de la vérité.p 720
Nirvair n’est pas un état temporaire. Cela a été une qualité du Divin à travers les âges.
Pour que cela soit vrai dans nos vies, la continuité est nécessaire. C’est cela qui ouvre la voie à
l’Entrée dans l’état au-delà du temps (Akaal Moort) et par conséquent à la libération du cycle des transmigrations (réincarnation).
L’état Nirvair du pur mental, permet de voir que toute chose est Dieu, toute chose est le Soi (Aap).
Cela permet de nous relaxer dans notre coeur et de reconnaitre la présence de l’âme (La présence de Dieu) à l’intérieur.
La Conscience de notre Véritable Identité (Naam). p 931, p 1415.
Etre Nirvair signifie que l’on n’est pas affecté par la calomnie, ou les louanges (p 1421).
que l’on voit le jeu Divin de la lumière, et donc que l’on voit tous les êtres égaux dans cette lumière.
Quand une grande âme, le Vrai Guru, voit notre âme, plutôt que nos erreurs ou nos fautes, ces schémas karmiques,
ont une chance d’être nettoyés et mis hors de notre système.(p 960)
Etre vu de cette manière c’est être pardonné. Voir de cette manière c’est pardonner aux autres. (p 1141)
Ceci est ce que recherche réellement chaque âme. Etre réellement vu et accepté au-delà de nos limitations et de nos fautes.
Etre confirmés dans notre essence pour qu’ainsi nous puissions vraiment être qui nous sommes réellement.
A plusieurs occasions le Guru associe le qualité Divine de Nirvair, avec l’absence du besoin de nourriture. p 98, 287, 855, 1082.
Comme si la nourriture du monde nourrissait plus le mental-ego que le corps. Quand il n’y a pas d’histoires passées à soutenir,
alors le besoin de nourriture peut se réduire de lui-même.
Nirvair détruit les limites, et devient la fenêtre vers l’Infini – Akaal Moort.
Le soi immortel n’a pas besoin de la nourriture du monde pour vivre. On continuera avec Akaal Moort le mois prochain.
Guru Har Rai est le 7ème Guru et Nirvair représente la 7ème étape de la description du Divin par Guru Nanak dans le Mool Mantra,
qui donne également la carte routière vers la libération.
En disant « Nirvair », Guru Nanak révéla les qualités qui seraient incarnées par le 7ème Guru vivant.
Guru Har Rai, a manifesté Nirvair de différentes manières. Par exemple ne pas avoir d’ennemis suggère une attitude amicale,
attentionnée et protectrice, envers le monde; la création de Dieu. Guru Har Rai l’a montré dans son respect pour les plantes
de la nature, et en gardant et prenant soin des animaux dans un zoo, plus tôt que de les tuer à la chasse.
Cette attitude de « prendre soin’ a également conduit le Guru à développer la recherche sur les propriétés médicinales des plantes
et à cultiver des herbes importantes et rares.
Comme décrit plus haut, le pardon est la perspective naturelle qui sert à maintenir l’état de Nirvair.
Etant donné les batailles, les conflits, les attaques dont les Sikhs ont souffert auparavant, on pourrait dire que le Guru
avait de bonnes raisons de rechercher des compensations à travers la vengeance.
Non seulement le Guru a choisi le pardon, mais il a également étendu ses bénédictions à l’agresseur.
Guru Har Rai a offert le médicament nécessaire à la guérison du fils de l’empereur, alors qu’il était le descendant d’une famille
régnante ayant persécuté les Sikhs. Plus tard quand le garçon devint prince, le Guru lui octroya sa protection
contre le futur empereur qui avait commencé à montrer sa nature tyrannique.
Une attitude malveillante apporte avec elle la tendance à se laisser entraîner dans des disputes. essayant de prouver sans cesse
qui a raison et qui a tors. Guru Har Rai décrit, comment le résultat de tout cela, pourrait être la réincarnation en serpent.
Beaucoup de sifflements, tendance à mordre les autres, du poison sur les dents et la langue plus dehors que dedans (et en haut).
Le Guru à montré à quel point ce sujet le concernait, en travaillant à améliorer la qualité des garants des normes du Sikh Dharma
(connus comme les masands).
Le Guru donna plusieurs exemples pour guider les Sikhs sur la façon d’agir lors d’une attaque.
La main peut briser la fleur, mais la fleur continue de parfumer la main.
La scie peut scier l’arbre de santal, mais la santal continue de parfumer la scie.
De la même façon Guru Har Rai décrit comment le parfum du Gurbani pourrait bénéficier au lecteur,
même si le lecteur en ignore la signification.
Avoir la conscience de Guru Har Rai c’est ne pas voir l’obstacle (ennemie) mais voir le chemin à travers l’obstacle.
Supplément:
Le lien entre Nirvair et pardon. p1141
Pour de multiples raisons apparentes, nous avons tendance à faire d’innombrables erreurs, en action, en parole, ou en pensée.
Ceci en réaction à notre autre tendance à nous sentir honteux et coupables. Suivi ensuite, par des excuses et/ ou des punitions
qui vont alors produire et alimenter la mentalité de la victime. La structure entière est couronnée par les cris de vengeance
des victimes.
Profondément à l’intérieur nous recherchons la rédemption de ce tas de pièges et notre intuition informée suggère,
que le pardon pourrait être une des clé.
Cependant, le pardon de la part de quelqu’un qui ressent de la colère et de l’animosité envers lui-même ou les autres,
ne peut pas être pris au sérieux, et il n’est pas sûr cela durera toujours.
par conséquent, nous reconnaissons, recherchons, et cultivons, la qualité Divine du pardon.
Infinie, Profonde, et Eternelle (qui dure toujours).
On pourrait décrire et demander à être pardonné, comme si cette qualité venait du Dieu (Transcendant) en apparence extérieur;
Et ceci n’a pas besoin d’être nié ou rejeté. Mais cet aussi une qualité à l’intérieur de chacun d’entre nous.
Et elle s’éveille, simultanément, quand nous activons la qualité Divine de Nirvair.
Quand nous purifions notre vision, et voyons le monde comme le voit Dieu, alors nos yeux deviennent les yeux de Dieu.
Il est dit que le Regard d’un très grand être Spirituel, purifiera nos karmas. Les yeux d’un tel être
ne seront remplis que de gentillesse et de pardon.
Dans nos vies, chaque étape que nous franchissons afin de purifier notre vision, notre perception de nous-mêmes,
et des autres, servira à réduire la vibration de l’animosité, et de la guerre sur la planète.
Que nos yeux regardent la création avec gentillesse.
Qu’un sourire intérieur nous libère du fardeau du passé
Que ceux qui nous entourent se sentent protégés et en sécurité
A travers la compréhension qui brille dans notre regard
Cessons de générer ou de nourrir les feux de l’animosité
que nos âmes trouvent la lumière de la Vérité que nous cherchons
pour qu’ainsi la châleur de la Bienveillance se répande dans notre environnement
SCS
Traduction: Saranjeet K.